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23/10/2016

Une République apaisée...à redécouvrir ou la laïcité en débat !

220px-Aristide_Briand_07.jpgQuestions et échanges autour de la présentation de la récente publication universitaire de Christophe Bellon, biographie d'Aristide Briand (en photo).

 

Questions (conclusion de la conférence de Christophe Bellon) :

* Le moment dit de Séparation révèle donc un certain nombre d’enseignements, de leçons politiques :

- modération, consensus, discernement ont entraîné une législation qui aurait pu attiser le conflit entre les Eglises et l’Etat. Mais c’est bien l’apaisement qui triomphe.

- la laïcité, en cela, apporte une solution libérale aux tensions entre les Eglises et l’Etat, sous la forme d’un pacte, d’un donnant-donnant : la République assure la liberté de conscience ; elle garantit le libre exercice du culte. En échange, elle ne rémunère plus les religions ; il n’y a plus de budget des cultes ; seule limite à la liberté de croire ou de ne pas croire : le respect de l’ordre public.

- ceci s’est accompli dans le respect de l’adversaire, par des accommodements raisonnables, sur des questions de fond parfois essentielles et au nom du devoir d’intelligence, en associant l’adversaire à l’élaboration de la loi. C’est en quelque sorte le respect de l’honnêteté intellectuelle qui est ici en jeu et qui a contribué, sans exclure l’autre, à construire « la maison commune de la laïcité », dans laquelle le vivre ensemble est atteint et dépassé.

- ce comportement a réussi à enraciner la législation durablement, dans le temps, jusqu’à donner vie à une République apaisée, et à un courant centriste, au fondement notamment de la démocratie chrétienne en France.

- Même les évêques de France le reconnaissent, aujourd’hui encore (cf. déclaration des évêques de France, 9 décembre 2015, pour les 110 ans de la loi de Séparation : « la loi fut mise en œuvre dans un esprit de d’apaisement, de sagesse et de conciliation : elle a trouvé de justes équilibres. ») ; « Séparation, oui », mais sans instaurer de « mise à l’écart » ou d’ignorance des religions. Une loi voulant favoriser l’exercice des libertés.

* objectif toujours d’actualité : ensemble réussir à imaginer et à construire l’avenir de notre pays dans le respect de chacun en reconnaissant l’apport de tous à la collectivité : la loi de 1905 a permis cela.

- Le nouveau siècle aura-t-il son régime des cultes ?

- Le XIXème siècle, après la Révolution française, a eu le Concordat.

- Le XXème siècle, après les tensions entre Eglises et Etat au XIXème et les tensions de la fin du XIXème avec l’affaire Dreyfus, a eu la Séparation.

- L’avenir dira si le XXIème siècle, comme les siècles le précédant, aura un nouveau cadre juridique et laïque libéral. Et, il reste, en effet, des questions majeures à régler : financement des lieux de culte ; formation des imams en France ; peut-on /doit-on parler d’un islam de France ?

- Sur ces questions, des hommes et des femmes de bonne volonté, indignés, se sont, hier, engagés dans la voie de la modération pour régler une question qui, en grande partie, les dépassait. Mais on se souvient des paroles d’Emmanuel Mounier, qui appartiendra au même courant de pensée, en tout cas au même tempérament de ces hommes de bonne volonté : « un rocher bien placé peut corriger le cours d’un fleuve ». Le rôle des hommes est naturellement aussi très important à côté de la méthode et des idées.

- Ces acteurs politiques ont été guidés par le courage et la détermination, mais avant tout furent conscients de leurs responsabilités et soucieux de l’avenir des générations. Leurs convictions et leur souci de juste milieu en ont fait des parlementaires et des ministres de la sérénité sociale.

- comme pour tous ceux dont la liberté guida les pas, pour atteindre leurs objectifs, ils allèrent chercher le plus loin possible à l’intérieur d’eux-mêmes.  

 

Echanges :

Briand l’oublié ? Finalement on se réfère peu à lui…

On commence à re-débattre mais pédagogiquement, ce n’est pas facile (alors que c’est essentiel)

La position récente du Conseil d'Etat sur les mairies...c’est « l’esprit Briand » (la rapportrice insiste sur la dimension pacificatrice)

Qui sera l’Aristide Briand d’aujourd’hui ?

A Roubaix, on semble en avoir trouvés….

A Roubaix, en 2014, une charte communale sur l’exercice des cultes (Initiative de Pierre Dubois) http://www.ville-roubaix.fr/actualites/actualite-detaillee/artic...

Pierre Dubois (ancien maire) souligne que ceci est « dans la foulée » d’André Diligent qui avait œuvré pour cette « pacification ». Capacité de dialogue et de rencontre, pour se comprendre et se connaître. Il rappelle que de manière inédite à ses funérailles, après François Bayrou, un musulman (Ali Rahni porte parole de l'association Rencontres et Dialogue) prend la parole.

La laïcité: respect mutuel sur des règles communes.

Une ancienne élue se souvient qu’en 1983, Diligent réunissait déjà tous les responsables des cultes

 

Perspectives:

-La loi de séparation a installé et a eu vocation à moderniser la République à une époque où le décalage était grand avec les Etats-Unis.

-Avec l’Islam, ce qui n’est donc pas supportable…dans la République, c’est le pilotage par l’extérieur.

-C’est donc la même question qui demeure…sur un autre front.

-Trouver des liens où se parlent des chrétiens sociaux (par définition républicains) et des militants en islam et républicains. A ce prix, nous arriverons à œuvrer pédagogiquement sans devoir en appeler, au gré de l’actualité, à de nouvelles lois.

Conclusion de Bruno Béthouart : André Diligent a travaillé sur des chantiers importants. Le choix de Diligent aux frontières pour 2019 (Colloque du centenaire au Sénat) s’affirme vraiment et au regard de l’échange du jour, on voit qu’il s’agit là d’un personnage politique assez unique qui pose de vraies questions pour aujourd’hui et demain. Merci à Christophe Bellon de nous avoir ainsi aidé et le travail continue.

 

Pour aller plus loin: Samedi 5 novembre 2016 fabrique de la laïcité au Haumont (Collectif de plusieurs associations dont les Semaines sociales de France).

Informations et inscriptions : ci-dessous

Le power-point de l'assemblée générale du 22 octobre 2016

 

Laïcité, j'écris ton nom

 
Samedi 5 novembre de 9h30 à 17h - Avec Nicolas CADENE, Rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité. Comment vit-on la laïcité dans notre quotidien, dans les différentes sphères de notre société ?
 

 



Le samedi 5 novembre 2016 de 9h30 à 17h
Au Centre Spirituel du Hautmont, à Mouvaux.

Comment vit-on la laïcité dans notre quotidien, dans les différentes sphères de notre société : collège, université, hôpital, médecine de ville, police, milieu carcéral, justice, médias, entreprise, … ?
Débat « difficile » surtout en ces temps troublés ?

Prenons le temps d’un échange respectueux et bienveillant pour y voir plus clair.

En petits groupes, à partir de récits d’expériences de personnes impliquées dans ces différentes sphères,
découvrons l’esprit de ce « vivre ensemble », sans angélisme mais avec espérance.

Avec Nicolas Cadène, Rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité
(Entité rattachée au Premier Ministre et présidée par JL Bianco).

détails et précisions

Centre Spirituel du Hautmont- 31 rue Mirabeau - 59420 Mouvaux - Tél. : 03.20.26.09.61

Démarche positive proposée par le Collectif Lille-Roubaix-Tourcoing « La fabrique de la laïcité »
(Centre Spirituel du Hautmont, Identité plurielle, Citoyens engagés, Semaines sociales Nord-Pas-de-Calais, Servir, Coexister, Diocèse de Lille)

 

07/10/2016

Aristide Briand à Roubaix le samedi 22 octobre à la Médiathèque Grand Plage (15h30)

Après l'assemblée générale des Amis d'André Diligent le samedi 22 octobre à 14h (Médiathèque Grand Plage, Grand Place - Métro et parkings à proximité), présentation de la biographie d'Aristide Briand avec un thème:

" Aristide Briand et les leçons de la laïcité : concordance avec notre temps ".

aristide-briand.jpg"Aristide Briand (1862-1932) a tout connu de la vie politique. Il dirige onze fois le gouvernement de la France, et à vingt-cinq reprises, il en est l’un des ministres, aux postes les plus divers : Instruction publique, Beaux-arts, Cultes, Justice, Intérieur, Affaires étrangères. Un art de gouverner qui fait de lui un orfèvre des majorités parlementaires.
C’est ainsi que, de tempérament libéral, il sépare les Églises et l’État en 1905, puis les réconcilie en 1921. Président du Conseil le plus durable du premier conflit mondial, il dirige le gouvernement de guerre pendant dix-huit mois, de Verdun à Salonique. Parce qu’il a fait la guerre, il choisit de « gagner la paix ». Au cours des années 1920, il incarne la réconciliation de l’Europe, en homme dont « la vérité guidait les pas ». Il donne vie à la première forme d’Union européenne. Robert Schuman et Jean Monnet sauront s’en souvenir, vingt ans plus tard.
Père de la laïcité moderne, chef de guerre, pacificateur de l’Europe naissante : trois clefs de compréhension du personnage, autant de questions auxquelles nos sociétés contemporaines sont aujourd’hui confrontées.
Une biographie captivante pour comprendre celui qui incarna le « Parlement de l’éloquence »."

 

Christophe Bellon est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université catholique de Lille. Il est l'auteur de nombreux travaux sur l'histoire politique et parlementaire du religieux dont La République apaisée. Aristide Briand et les leçons politiques de la laïcité (1902-1919). Lauréat du prix de thèse de l'Assemblée nationale, il est membre correspondant du Centre d'histoire de Sciences Po Paris.


Christophe Bellon, Aristide Briand, CNRS Editions, mars 2016, 382 p.

 

https://www.franceinter.fr/emissions/la-marche-de-l-histo...