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15/11/2014

Les actes de la journée Victor et André Diligent sortent...vendredi prochain !

actes 2013 Diligent.jpgLa journée d'étude consacrée à Victor et André Diligent qui s'était déroulée en 2013 à L'Université Catholique de Lille, avait rencontré un vif succès. Raison de plus pour en éditer les actes. Merci à notre éditeur Les Lumières de Lille qui a relevé le défi. Les actes, dont vous découvrez ici la couverture en primeur, seront en vente au stand de la librairie Tirloy dès ce vendredi 21 novembre (Ouverture de la 89ème session des Semaines sociales de France à la Catho, 60 Boulevard Vauban). Prix: 15€.

02/11/2014

La conférence de Bruno Béthouart à lire et relire...

 

Après avoir lu la conclusion (ci-dessous) de la conférence donnée par Bruno Béthouart en mairie de Roubaix le 25 octobre dernier, vous pourrez lire et relire le texte du Professeur d'Histoire. Une contribution majeure à l'appréciation du lien entre André et Victor Diligent et Eugène Duthoit. Et au delà de leur attachement à l'enseignement social et aux Semaines sociales de France nées dans le sillage de la première grande encyclique sociale de Léon XIII.

 

maire.jpgNous devons dire ici un très grand merci à celui qui Préside les Amis d'André Diligent, Bruno Béthouart.

 

Conclusion

 

            Une grande cohérence existe dans la démarche intellectuelle et pratique de Victor Diligent et de son fils André : ils sont l’un et l’autre attachés à la République contrairement à d’autres catholiques toujours séduits par « l’union du trône et de l’autel ». Ils en apportent concrétement la démonstration : Victor reçoît dès 1914 la croix de guerre en récompense pour  son acte de bravoure au champ d’honneur  qui lui vaut une blessure ; André s’engage dans la Résistance auprès de Jean Catrice l’un des responsables du Comité départemental de Libération du Nord. Ils sont tout aussi profondément attachés à la doctrine sociale de l’Église, chacun dans leur style. Victor affiche sa foi catholique dans ses conférences, sa défense du Sillon et du syndicalisme chrétien, André intériorise davantage durant une longue carrière politique qui s’inscrit, pour partie, dans la période de « l’enfouissement » après le concile Vatican II, mais n’hésite pas à réaffirmer clairement ses convictions démocrates chrétiennes dans son livre testament La charrue et l’étoile en 2000.

 

            Les deux soutiennent et s’investissent dans tous les sens du terme dans les Semaines sociales de France autour  de la figure d’Eugène Duthoit, l’homme  qui incarne cette démarche intellectuelle et morale dans le Nord-Pas-de-Calais de 1904 à 1939, en tant que membre de la commission générale d’abord puis comme président durant l’entre-deux-guerres. Une exposition lui rend hommage lors de la session de 2014 à l’Université catholique de Lille sur la question cruciale du défi des technociences pour l’avenir de la condition humaine.  Cet attachement à la réflexion et aux propositions depuis 1904 sur les questions sociales de leur temps est une constante et la raison d’être de cette institution d’inspiration chrétienne qui a pesé sur la mise en place de dispositions sociales en France depuis le début du XXe siècle.  

 

Comme le confie Eugène Duthoit dans une correspondance au cœur de la Grande Guerre à Victor Diligent le 19 novembre 1916  au sujet d’Henri Lorin :

 

Plus on ira, plus je pense qu’on fera la part large, parmi les responsabilités  de la guerre, au régime économique, à ce matérialisme issu du laissez faire, laissez passer, notre ami l’avait prédit sans faiblesse. Que de fois je l’ai entendu répéter que la séparation  du régime économique avec toute notion chrétienne de la vie humaine conduirait le monde à une catastrophe ! […] Il faudra qu’après la guerre, mon cher ami, si le Bon Dieu nous prête vie, nous tâchions de monnayer ce riche lingot d’or un peu lourd peut-être pour ceux qui ne sont pas préparés. Il y a là des richesses que nous tâcherons d’offrir aux intelligences qui auront, de plus en plus, besoin d’une explication qui se tienne de leurs relations mutuelles et de leurs rapports avec les sociétés auxquelles la vie les rattache, y compris celle de l’ÉtatNe négligeons pas cette dernière qui, d’ailleurs, est en l’air sans le principe premier de l’unité du genre humain et de la fraternité humaine. 

Pour le père comme pour le fils Diligent, la doctrine sociale de l’Église, « experte en humanité » selon Paul VI[1] dans son encyclique Populorum Progressio,publié le jour de Pâques 1967,  a encore  des richesses à offrir aux intelligences mais aussi aux cœurs des « hommes de bonne volonté ».

                                     

                                                                                             Bruno Béthouart